Le XVIIe siècle va apporter au violon
une consécration par la précense simultanée
de trés grands luthiers, de très grands artistes.
Entre 1710 et 1740,
A.Stradivarius, P.Guarnerius
del Gesù construisent des instruments qui n'ont cessé
de provoquer l'admiration par l'harmonie de leurs proportions,
la qualité de leur sonorité, le fini de leur
exécution. Certes, ceux de leurs violons dont jouent
nos artistes contemporains ont subi plus tard des transformations.
Mais grâce à Stradivarius, mesures et proportions
sont établies et ne varieront guère. D'autre
part, en l'espace d'une cinquantaine d'années, entre
1730 et 1780, l'archet subit un profond remaniement. Sa
baguette jadis convexe devient rectiligne pour assurer une
plus grande souplesse, des possibilité techniques
nouvelles. De ce fait, le répertoire peut se développer,
à côté des sonates apparaissent des
concertos.
Trois écoles s'affirment, en Italie, en Allemagne,
en France - la plus éclatante est l'école
italienne avec A. Vivaldi, T.Albinoni, P.Locatelli, Fr.
Gemiani,
G.Tartini. Ces hommes n'hésitent
pas à s'expatrier. Tartini séjourne à
Vienne, assurant l'éclosion d'une brillante équipe
: Ch. Cannabich, puis J.Stamitz et L.Mozart Geminiani révèle
le violon aux Anglais, Locatelli s'établit à
Amsterdam.
A l'inverse les interprètes franchissent les Alpes
pour parfaire leur technique. J.G. Pisendel va chercher
conseil auprès de Vivaldi à Venise, J.Anet
auprès de Corelli à Rome.
Tous ces artistes écrivent pour leur instrument des
oeuvres qui font encore parti du répertoire actuel.
Cette éclosion suscite l'intérêt des
compositeurs de métier comme G.F. Haendel, G.Ph Telemann,
J.S. Bach, violoniste à ses heures dans l'orchestre
de la cour de Weimar, et plus tard Mozart, Haydn et
Beethoven.
Enfin, échappant aux cercles confinés des
cours aristocratiques, le violon touche un large public
grâce à la création des premiers grands
concerts comme le Concert Spirituel à Paris où
se font et se défont les réputations européennes
à cette époque.
Un personnage commence à s'affiner : celui du virtuose,
de l'être d'exception sur lequel s'attarde le pinceau
du peintre. La peinture illustre ainsi l'évolution
du violon. L'imagination des peintres semble avoir souvent
fécondé l'art de la lutherie. Ainsi, dans
les plus anciennes représentations d'instruments
proches du violon, que nous devons à
Gaudenzio
Ferrari (1480-1546), nous voyons des formes très
différentes. Nous trouvons ainsi des représentations
très minutieuses du violon, comme l'illustre la peinture
ci-dessus.