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Origines
La contrebasse est le plus gros des instruments
à cordes et à archet. Employée dans
l'orchestre symphonique pour la puissance de sa sonorité
et le poids qu'elle donne au fondement harmonique, elle
est aussi très connue des formations de jazz ou de
variétés dont elle dynamise le rythme grâce
à ses célèbres pizzicati.
Elle est le seul survivant de la famille des gambes, comme
le rappellent sa carrure affinée à la partie
supérieure, le pan coupé qui existe parfois
au sommet de son dos et son accord par quartes.
Au XVIe siècle, on ne parle guère que de la
contrebasse de viole ou violine. Mais au XVIIe siècle,
l'un pour les violes, l'autre pour les violons. La première
possède 6 cordes, un profil affiné au sommet
de la caisse, un accord par quartes et tierce, la seconde
3 ou 4 cordes accordées en quintes ou quartes et
une carrure plus large.
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En étudiant l'origine de la famille des violes, il
semble que la contrebasse fut élaborée dans
les ateliers des régions venato-lombard de l'Italie
au début du XVIIème siècle. Gasparo
Da Salo, (1540-1609), est en particulier cité comme
étant l'inventeur de la contrebasse. La taille, la
forme, le nombre de cordes, (de 3 à 5 ), et l'accord
de la contrebasse variaient d'un pays à l'autre,
et étaient sujet à de nombreuses expérimentations.
Des frettes en boyaux étaient souvent posées
sur la touche de l'instrument, espacés de demi-tons,
comme pour la guitare. Ce n'est pas avant le milieu du XVIIIème
siècle que la contrebasse fut définitivement
adoptée à la Cour et dans les orchestres d'opéra
en Europe.
>> Description
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La contrebasse n'est pas encore entièrement standardisée.
Il existe certaines constantes : un manche plus court que
celui des autres instruments à archet (42-43 cm),
une
barre d'harmonie plus longue pour soutenir les graves,
une large plaque de bois au milieu du dos, sur laquelle
l' âme
prend appui, des chevilles métalliques maintenues
par un système à crémaillère.
Mais taille, forme, nombre de cordes, accord et archet restent
variables.
L'instrument de concert est relativement
petit. Celui de l'orchestre est plus grand, tout en restant
fort loin de l'ancienne contrebasse de violon.
Ajoutons à cela une tentative extrême mais
sans lendemain : l'octobasse,
construite par Vuillaume
en 1851, un géant à trois cordes de presque
4 mètres de haut !
Enfin, on rencontre deux types d'archets
et donc deux techniques différentes : un modèle
proche du violoncelle, mais plus court et plus lourd, appuyé
sur les cordes, il reste employé en France, en Italie,
en Angleterre. La justesse, la rapidité des déplacements
restent les principales difficultés. Par contre,
les pizzicati sont moelleux et sonores grâce aux cordes
moins tendues que dans les autres instruments.
>> Compositeurs
et interprètes
Giovannino Bottesini
(1821-1889) |
Les premiers concertos pour contrebasse
furent composés durant la seconde moitié du
XVIIIème siècle à Vienne où
fleurissait une école de virtuoses de la contrebasse
: Haydn, Mozart, Dittersdorff, Haendel, Sperger, Dittersdorf
et Vanhal furent parmi les compositeurs qui écrivirent
quelques trente œuvres pour contrebasse solo durant
cette période.
Comme le piano et le violon, la contrebasse
eut au XIXème siècle ses virtuoses de légendes:
Domenico Dragonetti, (1763-1846), passa la plus grande partie
de sa carrière à Londres. De réputation
internationale, il exerça une grande influence sur
l'art de la contrebasse en Angleterre. Giovannino Bottesini,
(1821-1889), voyageant de l'Europe au continent américain
était surnommé le Paganini de la contrebasse.
La création de conservatoires en Europe et l'apparition
de méthodes sur l'enseignement de la contrebasse
durant le XIXème siècle concoururent à
une uniformisation de la pratique du jeu et au perfectionnement
de la technique instrumentale. En plus de sa place dans
l'orchestre symphonique classique, la contrebasse au XXème
siècle acquit un regain d'importance en tant qu'instrument
de Jazz.
>> Extrait musical |
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Georg Friedrich Haendel : "Sarabande" (4 min 10
sec)
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