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Origines
L'alto est un grand inconnu. Les oeuvres
qui le traitent en soliste sont peu nombreuses et assez
récentes, car c'est perdu dans l'anonymat perdu au
sein des violons qu'il fait son apparition et commence sa
carrière au XVI e siècle.
Comme pour l'ensemble des instruments à
cordes frottées, l'origine de l'alto est double.
D'abord appellé Viola da Braccio, il est issu à
la fois du rebec
et de la famille des violes qui coexistent au XVIè
siècle.
Les plus anciens modèles existants sont deux altos
relativement grands, fabriqués par le luthier Gasparo
da Salo. Très utilisé dans des oeuvres anciennes
comme Orfe (1607), l'opéra de Claudio Monteverdi,
l'alto passa au second plan à la fin du XVIIe siècle
et au XVIIIe siècle, où on lui préféra
des modèles plus petits. Cependant, depuis le XVIIe
siècle, l'alto est surtout utilisé dans les
orchestres de chambre et dans les quatuors à cordes.
>> Compositeurs
et interprètes
Le XIXe siècle n'accordera à l'alto que peu
d'interêt, car le violon et le violoncelle sont des
concurrents redoutables par leur éclat et leur profondeur.
Certes Berlioz lui réserve une partie soliste dans
Harold en Italie (1834), ou encore de la damnation de Faust
(1846). Schumann lui dédie Les contes de fée
et Brahms (ses deux dernières sonates pour clarinette
ou alto, op.115 et 120, 1895) et les grands altos revinrent
un peu sur le devant de la scène.
Mais là s'arrêtent les oeuvres
solistes. Cependant, ses interventions en musique de chambre
sont de plus en plus importantes chez Beethoven, Mozart
ou Brahms.
Finalement il connaîtra son heure
de gloire et son grand essor au XXe siècle. Strauss
lui confie le le rôle de Sancho Pança dans
Don Quichotte (1898), et Hindelmith, altiste du quatuor
Amar lui écrit ving-et-une de ses oeuvres. A leur
suite, Honegger, Bloch, Khatchaturian, Enesco et Bartok
lui assure l'essentiel d'un répertoire encore un
peu limité.
>> Description
Plus grave
que le violon d'une quinte,
plus haut que le violoncelle d'une octave,
l'alto se situe à mi-chemin de ces instruments
par l'accord, la tessiture, la taille et la sonorité.
La longueur de la caisse n'a jamais
été normalisée et varie entre
38 et 43, voire 44 cm. Les hauteurs d'éclisses,
suivent en proportion.
Les tailles de l'alto sont plus variées que celles
du violon et du violoncelle. La plupart des altos ont
une tonalité veloutée pleine de résonances
dans le registre inférieur, et une tonalité
riche et pleine dans les registres médian et
supérieur. |
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>> Extrait musical |
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Stravinsky Igor : "Elegie
pour alto " (5min 27 sec)
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