>> Le violon
: sa consécration
Le XIX ème siècle reprend
et exploite une bonne partie des idées de son prédecesseur.
En matière de facture, il reste peu à faire
après Stradivarius. Le seul problème important
consiste à renforcer la puissance de l'instrument
qui joue dans des salles de plus en plus vastes, affronte
des orchestres de plus en plus nombreux. Les artistes souhaitent
monter le diapason pour obtenir une sonorité brillante,
ce qui implique de tendre davantage les cordes en boyau.
Ils trouveront d'excelents alliés dans les luthiers
français de leur temps : N.Lupot, J-B Vuillaume,
les familles des Gand et Bernadel. Ceux-ci augmentent l'angle
formé par la table et la touche en renversant en
arrière le manche qu'ils enclavent et fixent solidement
dans la caisse. Il haussent
et renforcent le chevalet;
enfin ils soutiennent l'ensemble en collant en forçage
une barre
d'harmonie plus longue et plus épaisse.
Au XX ème siècle l'adoption
des cordes métalliques, résistantes et d'émission
rapide, facilitera une extrême vélocité
et mettra un terme à ces progrès.
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Quant à l'attraction exercée
sur les compositeurs dès la fin du XVIIIème
siècle, elle ne fait que s'accentuer grâce
aux deux derniers fleurons de l'école italienne :
JB. Viotti et N. Paganini. Paganini résume
ave brio la technique de son temps et l'enrichit d'effets
nouveaux. Gammes ou trilles d'octaves,
extensions, solo sur la corde grave, doubles cordes, accords
harmoniques de tout genre n'ont plus de secret pour lui.
La sculpture de Dantan résume assez bien la fascination
qu'il a exercé sur les auditeurs de son temps. Il
donne la meilleur incarnation musicale du héros romantique.
Il suscite l'enthousiasme des compositeurs pour le violon.
Certes, Liszt, Schumann, Brahms, plus tard Rachmaninoff
et Kreisler lui emprunteront le thème du vingt-quatrième
de ses Caprices pour violon seul, son oeuvre la plus populaire.
Mais bien au-delà, des oeuvres majeures vont naître
: trois concertos immortels de Beethoven, Mendelssohn et
Brahms, ainsi que des sonates par les mêmes auteurs.
Désormais le rôle de création des violonistes
se limitera à des pièces de virtuosité
pure, propres à faire admirer leurs prouesses techniques
plus que leur musicalité.
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A la disparition de l'école italienne,
l'Allemagne prend le relais avec L. Spohr et
surtout J Joachim. Celui-ci donnera toutes les première
auditions de son temps, fondera un quatuor célèbre
et dirigera le conservatoire de Berlin.
Le XXème siècle va reprendre
et élargir cette tendance. En effet, pédagogie,
internationalisation sont bien les maîtres mots de
notre époque. Citons quelques virtuoses de l'époque
sans pouvoir cependant tous les citer : J.Heifetz, M.Elman,
N.Milstein.
A côté de l'Allemagne qui reprend haleine après
le romantisme, de la France qui renaît avec Saint-Saens,
Debussy, Fauré ou Ravel, d'autres personnes se révèlent
en Europe centrale : B.Bartok, G.Enesco ainsi qu'en Russie
: P.Tchaikowsky, S.Prokoviev.
Ainsi depuis 1945, des compositeurs comme Stravinsky ou
Bartok recherchent des effets très particuliers pour
renouveler le langage musical. Ainsi les chefs d'oeuvres
du répertoire gardent toujours la faveur du public.
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