Les doigts de la main gauche doivent se mouvoir en toute
liberté et appuyer sur la corde en formant un léger
angle vers l'avant; la rapidité avec laquelle le
doigt attaque et relâche la corde est déterminante
pour la clarté du son (conformément aux
lois de la mise en vibration). il est irrationnel d'employer
plus de force qu'il n'est nécessaire pour appuyer
la corde contre la touche, pour autant qu'on ne désire
pas produire un effet spécial.
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Le mouvement des doigts n’est pas seulement vertical
mais aussi latéral, afin de pouvoir produire, par
une position serrée ou écartée par
rapport aux doigts voisins, les demi-tons et les tons
entiers de la gamme. Cette capacité d'extension
horizontale est aussi essentielle dans les doubles-cordes,
pour les dixièmes ou les octaves
par exemple.
La technique du violon désigne l’index comme
le premier doigt, le majeur comme deuxième, l’annulaire
comme troisième et l’auriculaire comme quatrième
doigt.
En posant les doigts en même temps sur deux cordes
et en frottant simultanément l'archet sur celles-ci,
on obtient les doubles-cordes, utilisées pour produire
tous les accords allant de l'unisson à la dixième
et même au delà dans des cas exceptionnels.
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L’enchaînement des différentes positions
entre elles, le changement de position, représente
un problème capital dans la technique du violon.
Le soutien du menton et de l’épaule contribue
largement à la maîtrise de cette difficulté,
car il permet la tenue "libre" de l’instrument
et facilite ainsi le glissement de la main le long du
manche. Ce mouvement de la main, en direction de la caisse
pour atteindre les positions hautes, dans le sens opposé
pour retourner aux positions inférieures, s'obtient
en faisant jouer l'articulation du coude. Simultanément,
l'articulation de l'épaule accomplit un mouvement
de rotation et le radius et le cubitus se tournent pour
que les doigts conservent leur position correcte sur les
cordes.
Les petits mouvements entre positions voisines sont executés
par simple impulsion de la main, du poignet ou de l'avant-bras
: pour les déplacements plus grands, la partie
supérieure du bras entre aussi en jeu.
La souplesse des muscles est déterminante pour
prévenir toute gêne dans les mouvements.
Comme dans toutes les questions techniques et esthétiques,
plusieurs solutions sont possibles.
Dans les positions plus élevées, la place
de la main et des doigts sur la touche se modifie, et
l’écart nécessaire pour l’obtention
d’un ton est considérablement réduit
- conformément aux lois physiques - par rapport
à la 1ère position (position de départ,
près du sillet).
Le changement de position sert d’une part à
élargir l’étendue sonore, à
répondre par conséquent à des exigences
purement techniques, et d’autre part, il joue un
rôle expressif et doit donc être apprécié
d’un point de vue esthétique. Comme les notes
de même fréquence sonnent très différemment
sur les diverses cordes, le changement de position permet
d’influencer le timbre. Le choix des doigtés
constitue en fait un moyen d’expression fondamental
de la technique du violon pour présenter les diverses
figures musicales. Il doit donc faire l'objet de soins
particuliers, non seulement dans l'étude mais aussi
en concert. La sélection des moyens d'expression
est largement soumise aux changement du goût.
Le moyen d'expression typique du violon se caractérise
par le vibrato (léger mouvement oscillatoire) qui
anime le son par une modification très faible et
régulière de la hauteur de la note.
Enfin les harmoniques résultent d'une manière
particulière de produire les sons : lorsqu'on pose
très légèrement le doigt sur un noeud
de vibration d'une corde, on engendre un son semblable
à ceux de la flûte.