ÂME
: petite pièce de bois cylindrique maintenue par forçage
entre la table et le fond de l'instrument. Son rôle -capital- est
de transmettre les vibrations produites par l'archet sur les cordes à
la caisse de résonance. |
AMOUR
: tendre sentiment, ou figure allégorique inspirée
de la mythologique grecque et romaine dont la tête ornait, en lieu
et place de la classique volute, les violes utilisant des cordes sympathiques. |
ARASER
: couper le bois au plus prés du trait. Araser un bord,
c'est le mettre à sa dimension définitive. |
APPUI
: distance dont émerge le manche par rapport à la
table. Conditionne les angles de cordes et la facilité de jeu. |
ATTACHE-CORDIER
: lien en boyau, métal, ou matière synthétique
qui sert à attacher le cordier au bouton ou à la pique de
l'instrument. |
ARCHET
: baguette de bois cambrée, fabriquée par l'archetier,
garnie de crins de cheval dont le frottement sur les cordes provoque la
vibration, amplifiée par l'instrument, qui produit le son. |
BAGUETTE
: partie cambrée de l'archet, généralement
en pernambouc, bois originaire du Brésil, choisi pour ses qualités
d'élasticité et de nervosité. On utilise aussi des
matériaux nouveaux comme la fibre de verre ou le carbone. |
BAROQUE
: période s'étendant du XVIe au XVIIIe siècles,
pendant laquelle se sont développés et affirmés les
canons de la musique "classique". C'est également l'époque
où naquirent les fondements de la facture instrumentale : tous
les grands instruments à cordes ont été "baroques".
Les recherches organologiques et musicologiques contemporaines ont été
à l'origine du mouvement baroque, suscitant en son temps des remous
à peine aujourd'hui assagis, qui veut privilégier la référence
historique en matière d'interprétation et de restauration
instrumentale. |
BASSE
: nom communément donné par contraction à
la contrebasse, mais qui devrait normalement désigner le violoncelle,
que l'on appelle plus souvent "cello".
La basse est un registre d'instrument, et désigne donc le violoncelle
du quatuor classique, mais aussi la basse de viole du quatuor baroque.
L'équivalent de la contrebasse dans le quintette de violes se nomme
donc en toute logique "violone"... |
BARRE
: réglette d'épicéa ajustée et collée
longitudinalement à l'intérieur de la table sous le pied
gauche du chevalet. |
BEC
: au Québec, petit baiser affectueux.
Désigne aussi la pointe de l'onglet des filets, dit "bec de
corbeau". Son rôle est uniquement esthétique. |
BORD
: tour de la table et du fond qui dépasse des éclisses.
Exemple: "les violes de gambe n'ont pas de bords".
Ils sont donc naturellement plus exposés aux outrages du temps,
et aux agressions mécaniques. On est amenés fréquemment
à en remplacer des portions sur les instruments anciens. |
BOUTON
: courte cheville de bois dur enfoncée dans le tasseau du
bas des violons et altos qui sert à fixer le cordier.
On appelle aussi "bouton" la conclusion de l'enroulement de
la volute de tête.
Exemple: "Cette tête a de trop gros boutons".
Sur l'archet, c'est la partie octogonale de bois cerclé d'argent,
de maillechort ou d'or, dans laquelle est fichée la vis du système
de tension. |
C
: échancrure latérale du corps de l'instrument permettant
le passage de l'archet. |
CASSETTE
: partie creusée de la tête, où viennent se
loger les cordes enroulées sur les cheville |
CHANFREIN
: "Aplatissement de la partie anguleuse qui entoure la coulisse
et la volute jusqu'au bouton, ainsi que la partie anguleuse de la partie
extérieure des joues" Lucien GREILSAMER : "Le violon,
l'alto, le violoncelle, hygiène, anatomie, physiologie". |
CHANTEAU
: partie latérale de table ou de fond de bois neuf utilisée
en restauration pour remplacer le bois d'origine manquant ou trop dégradé
pour pour puisse envisager de le conserver. |
CHANTERELLE
: la corde la plus fine du violon, donc la plus aigüe. On
pârle rarement de "chanterelle" pour un alto ou un violoncelle,
qu'on désignera plutôt par le nom de la note donnée
par la corde à vide. |
CHEVALET
: petite planchette d'érable ajourée posée
sur la table de l'instrument, et non pas celle du luthier, qui supporte
les cordes et transmet la vibration.
C'est une pièce qui doit être ajustée en fonction
de chaque instrument, et remplacée régulièrement. |
CHEVILLE
: pièce de bois qui sert à donner la tension voulue
aux cordes, maintenue par un ajustage précis dans le chevillier.
On nomme généralement du nom de la corde qui les concerne.
On notera éventuellement pour les instruments possédant
des cordes homonymes, par exemple la viole de gambe, en partant de la
plus aigüe RÉ première et RÉ sixième.
|
CHEVILLIER
: partie de la tête qui reçoit les chevilles. |
COIN
: gambiste et violoncelliste français et célèbre.
Également, angles supérieurs et inférieurs des "C".
On les dit "gambés" lorsqu'ils sont sans pointes, et
"violoncellés" avec pointes |
COLOPHANE
: composition à base de résines solidifiées
dont on enduit les crins de l'archet. Sinon, ça marche pas sans
colophane...
Le musicien consciencieux n'omet jamais de nettoyer son instrument des
particules de colophanes qui ne manquent pas d'y adhérer. |
CONTRE-ÉCLISSE
: petite lamelle de bois léger collée à l'intérieur
de l'instrument et épousant la forme des éclisses pour les
renforcer et élargir leur surface de collage avec la table ou le
fond. |
CONTREBASSE
: voir "basse". |
CORDE
: à l'origine, en boyau nu (pas de chat, hélas, diront
certains que nous ne nommerons pas, mais de mouton).
Pour les instruments du quatuor classique, elles sont aujourd'hui filées
de métal: aluminium, argent, or, tungstène... ou fabriquées
en matériaux synthétiques. |
CORDIER
: ou "tire-cordes", dispositif, généralement
en ébène, ajouté à l'instrument pour recevoir
les cordes, fixé au bouton ou à la pique de l'instrument.
Il peut-être équipé de mécanismes de tension
incorporés, ou rajoutés, les "tendeurs". |
CORDON
: un bord "cordon" est un bord complètement arrondi,
par conséquent sans ragreyage, qu'on trouve presqu' exclusivement
sur les contrebasses. |
COULISSE
: partie arrière de la tête. |
CUL-DE-POULE
: bas de la tête, qui fait la jonction avec le manche. |
DESSUS
: dans la famille des violes, instrument qui joue une tessiture
au-dessus du ténor de viole, donc dans une tessiture qui correspondrait
à celle de l'alto du quatuor classique. Il s'est fabriqué
à une époque des "violons ténors", tombés
aujourd'hui en désuétude. |
DÉTABLER
: opération délicate de décollage et de dépose
de la table d'un instrument à cordes, généralement
pour effectuer une réparation majeure.
D'aucun ont eu l'indélicatesse, à une certaine époque,
de détabler pour contresigner au fer un instrument dont ils n'étaient
pas les géniteurs. Cette pratique a bien évidemment complètement
disparu... |
DIAPASON
: hauteur du LA de référence, actuellement situé
à 440 périodes, et doté d'une irrésistible
propension à s'élever insensiblement au cours des ans :
un instrument accordé à peine trop haut par rapport à
l'orchestre semblera plus brillant que ses congénères; trop
bas, il paraîtra faux!
Il était, au XVIIIe siècle, beaucoup plus grave qu'aujourd'hui.
Les instruments baroques sont en conséquence accordés sensiblement
en dessous de leur homologue modernes.
En lutherie pure, le diapason désigne la longueur de corde vibrante
d'un instrument, c'est à dire la portion de corde comprise entre
le sillet et le chevalet. |
DOUBLURE
: pièce de bois collé à l'intérieur
de l'instrument, de la même essence que le bois d'origine, renforçant
lorsque celui-ci est devenu trop fin ou cassé. |
ÉCLISSES
: fines bande d'érable cintrées à chaud et
formant les cotés de l'instrument. |
ENCLAVER
: fixer par collage le manche dans la mortaise prévue à
cet effet. |
ENTURE
: greffe d'un tête ancienne sur un nouveau manche pour le
remplacer lorsqu'il est cassé, ou également pour modifier
le renversement, ou la longueur de corde vibrante, dans le but de l'adapter
au jeu moderne. |
FF
: ouverture en forme de "S" allongé, ancienne
forme typographique du "F", pratiquée sur la table, et
qui permet la projection du son. On les appelle aussi "ouïes".
La qualité du dessin des "ff" est significative du travail
des grands maîtres. |
FILET
: incrustation de trois brins de bois de couleurs différentes
sur le tour de l'instrument, dans le ragreyage. Généralement
en ébène, érable, ou buis, parfois même en
fanons de baleine.
Outre leurs aspect décoratif, ils préviennent les cassures,
et si elles arrivent néanmoins, facilitent le travail de restauration. |
FLIPOT
: mince lamelle de bois glissée à force dans une
cassure pour la colmater.
C'est une méthode de réparation grossière qu'on emploie
guère que sur les instruments ordinaires. |
FOND
: partie traditionnellement opposée à la table, le
plus souvent en érable.
Sur les contrebasses, il peut être plat, voûté, ou
plat à pan coupé comme sur les violes de gambes. |
FORÇAGE
: se dit de l'effet de ressort appliqué à la barre
d'harmonie (déterminant pour la sonorité!) |
FOURNITURE
: ensemble des bois nécessaires à la fabrication.
Ces bois sont soigneusement choisis pour leurs qualités mécaniques
(certaines fournitures comptent les années de séchages par
dizaine) autant qu'esthétiques. Les plus belles fournitures sont
vendues à prix d'or, et influent significativement sur les coûts
de fabrication des instruments de prestige. |
FRACTURE
: cassure visible ou invisible d'une partie de l'instrument, qui
en affecte la sonorité, et la résistance.
Elles sont dues à des chocs, mais souvent aussi à des excès
de sécheresse. Votre luthier peut vous vendre pour quelques piécettes
des humidificateurs tout à fait recommandés pour éviter
ce genre de -dispendieux- désagréments. |
GAMBE
: de l'italien "gamba", se dit des violes qui étaient
jouées entre les jambes, ou posées sur la cuisse. |
GAMBÉ
: se dit des coins rappelant ceux de la viole de gambe, sans pointes,
que l'on trouve principalement sur les contrebasses. |
GARNITURE
: légume, fruit ou pâte cuite accompagnant les plats
salés. Exemple : "Il prendra quoi avec ça : frites
ou haricots verts..?"
Désigne aussi, pour le musicien, l'ensemble instrument, archet,
étuis -ou housse-.
En archeterie, la garniture est le parement d'argent, d'or ou de soie
qui protège et décore la hausse de l'archet. |
HAPPE
: serre-joint destiné à la fabrication et à
la réparation, de différentes tailles, qui permet d'atteindre
toutes les parties de l'instrument. |
HAUSSE
: partie coulissante de l'archet.
Elle est en ébène, ou ivoire, écaille de tortue,
décorée de pastille de nacre ou d'incrustation de métaux
précieux. Par l'intermédiaire de la vis et du bouton, elle
tend l'archet. (Qu'il ne faut jamais oublier de détendre après
utilisation!) |
JOUE
: coté extérieur du chevillier.
Se dit aussi des flancs de table ou de fond de moindre épaisseur. |
MANCHE
: partie en forme de manche qui relie la tête et le corps
de l'instrument, sur laquelle est collée la touche. |
MÉCANIQUE
: la tension plus importante des cordes de contrebasse a contraint
les fabriquants à choisir un systéme de fixation des cordes
plus résistant que les classiques chevilles. Ce systéme,
généralement en bronze, ou en laiton, que l'on appelle mécaniques,
est composé d'une platine supportant la vis sans fin et d'un pignon
à roue dentée. |
MÉCHE
: faisceau de crin de cheval garnissant l'archet, dont le frottement
avec la corde produit la vibration. Elle se change régulièrement! |
MENTONNIÈRE
: plaque de bois adaptée pour recevoir le menton du violoniste
ou de l'altiste. |
MORTAISE
: entaille en queue d'aronde du tasseau du haut, recevant le manche. |
NOISETTE
: petit rabot ( de 24 à 45 mm) à semelle arrondie,
utilisé pour la sculpture et le creusage de la voûte. |
ONGLET
: jonction des filets dans les coins. |
ONDES
: variations longitudinales du fil du bois dues à un défaut
de croissance, recherché en lutherie pour ses qualités esthétiques,
que le vernis mets en valeur en provoquant des effets de zébrures
plus ou moins marquées. |
|
PLATINE
: support métallique de la vis sans fin actionnant le pignon
du système de tension des cordes de contrebasse.
Elles sont encastrées dans les joues du chevillier. |
PIQUE
: uniquement sur les violoncelles et les contrebasses (sur les
violons, ça fait trop mal!), manchon de bois,où l'on fixe
le cordier, dans lequel coulisse une tige métallique réglable
posée au sol pendant le jeu. |
QUARTIER
: les fournitures destinées à la fabrication d'instrument
à cordes ne sont pas sciés en long comme le bois de menuiserie
ou d'ébénisterie, mais refendues suivant le rayon, ou "quartier",
du tronc.
Les fibres d'accroissement sont par conséquent perpendiculaires
au plan de la table ou du fond. Visuellement, cela se traduit par une
symétrie parfaite du dessin des veines du bois sur la table et
le fond. |
QUATUOR
: un quatuor classique se compose de deux violons, le premier et
le second, un alto, et un violoncelle. |
QUINTETTE
: un quintette classique se compose, le plus souvent, de deux violons,
le premier et le second, les violonistes sont très sensibles aux
préséances, d'un alto, d'un violoncelle, et d'une contrebasse. |
RACCORD
: raccord de vernis, sur un bois neuf rapporté application
d'un vernis identique au vernis originel, ou retouche sur une vernis accidenté.
Raccord de filet : jonction d'un filet neuf sur le filet originel. |
RAGREYAGE
: petite gorge creusée à la gouge autour de le table
et du fond, sur la face interne du bord, qui marque le départ de
la voûte. |
RATISSOIR
: outil de finition fait d'une lame d'acier affûtée
qui lève de très fins copeaux de la surface du bois, de
diverses formes permettant d'accéder à toutes les parties
de l'instrument. |
RENVERSEMENT
: position du manche qui donne à la touche son inclinaison,
et détermine l'angle formé par les cordes sur le chevalet.
Le renversement a un influence capitale sur la pression exercée
sur la table par les cordes, et le rendement sonore de l'instrument. |
RÉPARATION
: remise en état de jeu de l'instrument. |
RESTAURATION
: plus cher que la réparation. |
ROGNAGE
: voir "araser" |
ROULÉ
: notion esthétique de la manière dont est amené
l'arrondi du bord.
C'est un des détails significatifs qui permettent au professionnel
de reconnaître un instrument de qualité, et la maîtrise
de son auteur. |
SILLET
: au nombre de deux, petites pièces de bois, généralement
en ébène.
Le sillet haut à l'extrémité supérieure de
la touche maintient les cordes, le sillet bas encastré protège
la table de la pression de l'attache-cordier. |
SOMMIER
: planche d'épicéa qui sert de renfort au fond, sur
laquelle s'appuie l'âme des violes de gambe, et des instruments
à fond plat. |
TABLE
: ou table d'harmonie, partie supérieure de la caisse de
l'instrument, du coté de la touche et des cordes. |
TAQUET
: petit rectangle de bois collé qui renforce, à l'intérieur
de la caisse, les joints et les cassures. |
TASSEAU
: au nombre de six, ils maintiennent les éclisses.
Le tasseau du haut reçoit le manche. Celui du bas le bouton ou
la pique. |
TÊTE
: partie supérieure du manche. Voir "volute","chevillier","coulisse",bouton". |
TOUCHE
: Ce que l'on touche avec les doigts.
Pièce d'ébène au dessus de laquelle passent les cordes,
ajustée et collée sur le manche. |
VERNIS
: protection de composition variée, à base de matières
naturelles, gommes, résines, et colorants, dont l'incidence sur
la sonorité n'est pas négligeable.
Il signe l'aboutissement du travail du luthier. |
VIS
: on ne mets pas de vis dans un violon!
La "vis à tabler" est un outil de serrage en bois ou
en métal maintenant la table ou le fond pendant le collage sur
les éclisses.
La "vis à fracture" est un outil adapté aux formes
de table ou de fond, utilisé en restauration pour recoller les
cassures. |
VOLUTE
: ou "coquille", enroulement qui termine la tête.
Elles sont aussi la signature de l'auteur. |
VOÛTE
: galbe de la table ou du fond. Bien plus qu'un simple élément
décoratif qui participe à l'équilibre harmonieux
des volumes, la qualité du dessin des voûtes a une influence
capitale sur le fonctionnement de l'instrument.
Leur forme conditionne en effet la résistance à la pression
des cordes et le rendement sonore. |